La
représentativité des femmes dans la prise de décision au centre des échanges
L’Alliance des Femmes Leaders pour le Développement (Afld) a tenu sa rentrée solennelle le samedi 20 avril 2024, à la Caisse de Retraite par Répartition avec Epargne de l'Union Monétaire Ouest Africaine (Crrae-Umeoa) au Plateau au tour du thème : «Engagement politique des femmes et la consolidation de la démocratie en Côte d’Ivoire ».
Marie
Colombe M’Bra, présidente de l’Afld, a rappelé qu’après plus d’un demi-siècle
de colonisation, la Cote d’ivoire accède à l’indépendance le 7 aout 1960. « Dès cette période, notre pays fait
le choix de la démocratie comme système politique. Ainsi, dans le préambule de
la constitution de la première République adopté en 1961, la Côte d’Ivoire
proclame son attachement aux principes de la démocratie et des droits de
l’homme. Toutefois, si tant est que la démocratie consacre la souveraineté du
peuple, sa pleine participation constitue un élément fondamental de sa
vitalité. Cependant, Dans notre pays, la question de la pleine participation
politique du peuple reste un défi majeur. Car, plus de trois décennies après
l’indépendance, ce sont à peine entre 2 à 6 millions de personnes qui se
rendent aux urnes lors des échéances électorales, dans un pays où plus de 12
millions de personnes sont en âge de voter. L’autre sujet de réflexion reste la
représentativité des femmes dans la prise de décision. Sur ce plan, le constat
est tout aussi mitigé. En effet, selon un rapport d’étude du ministère de la
femme de la protection de l’enfant et de la solidarité publié en 2017, le taux
de représentativité des femmes dans les instances de prises de décisions était
estimé à moins de 20% », a-t-elle indiqué.
Selon elle, l’adoption de la loi n°2019-870 du
14 octobre 2019, qui impose un minimum de 30% de femmes sur le nombre total de
candidats n’a permis à ce jour un changement radical. « A ce niveau Je voudrais marquer un arrêt pour saluer cette
volonté du gouvernement ivoirien de promouvoir les femmes dans la sphère
politique, sans oublier les brillantes institutions internationales et les
organisations de la société civile qui ont œuvré à cette nette avancée. Mais,
malgré l’adoption de cette loi, aujourd’hui encore au niveau de l’Assemblée
nationale seuls 13% des sièges sont occupés par les femmes. Quant au Sénat,
c’est à peine 19% Outre les assemblées élues, les femmes sont également sous
représentées aux postes de décision dans diverses entités. Comme vous le savez,
les femmes représentent pratiquement la moitié de la population ivoirienne. Nul
besoin de prouver que leur pleine participation à la vie publique de notre
nation apportera une contribution significative au renforcement de la
démocratie et au développement durable. C’est pourquoi au sein de l’Alliance
des Femmes Leaders pour le Développement nous faisons de l’inclusion notamment
les femmes, un axe prioritaire de notre action », a-t-elle indiqué. A l’en
croire, pour permettre aux femmes à participer à la vie publique, son
organisation a mis un accent particulier sur le renforcement des
capacités et le changement des mentalités afin de construire une élite
politique féminine au rendez-vous des grands enjeux qui se présentent à la Côte
d’Ivoire. « Dans ce sens, nous
avons mis en place le programme WOMAN POLITICS HUB qui est un cadre de
renforcement de renforcement de capacités, de mentorat, de réseautage et de
discussions intergénérationnelles qui permettra chaque année à 24 jeunes femmes
issues de toutes les régions de la Côte d’ivoire de renforcer leurs capacités
en leadership et stratégies politiques », a-t-elle ajouté.
Cissé
Aboubakari, parrain de la cérémonie, a indiqué qu’en Côte d’Ivoire sur les 28
millions d’habitants il y a 40% de femmes. « Le taux de représentation des femmes dans les instances élues est
faible. En faisant une analyse chronologique depuis l’indépendance nous voyons
que beaucoup d’efforts sont en train d’être faits. C’est vrai que beaucoup ont
été faits, beaucoup reste à faire mais mille pas commencent toujours par un
premier pas. Et aujourd’hui je pense que les choses commencent à changer
positivement », a-t-il déclaré. Puis d’ajouter : « Parce que nous avons des femmes qui
ont véritablement impacter la vie de notre pays, qui ont impacter la position
des femmes dans le monde et en Afrique ». Des femmes leaders dont
Simone Gbagbo ont partagé leurs expériences au cours d’un panel.
G.K